Le populisme se réfère à un peuple qu'on estime exclu du pouvoir et non écouté par la démocratie représentative jugée coupée des réalités. Pour le philosophe et essayiste Alain de Benoist, « le populisme moderne est né d'une absence d'alternative ». Pour Philippe Breton, en démocratie, le peuple étant souverain son vote ou son opinion ne peut à proprement parler être qualifiée de populiste. En effet, comme le souligne Michel Winock, « le populisme n'est pas spécifiquement d'extrême droite. Aussi, on retrouve souvent des thèmes communs au populisme et au nationalisme, ce qui amène la notion de national-populisme. La définition du populisme a largement varié au cours des époques, mais le terme a généralement été employé pour définir un appel aux intérêts du « peuple », la démagogie, et comme un fourre-tout politique. Épisode : Le populisme peut-il être démocratique ? Cette dernière est, selon lui, « anonyme et impersonnelle, déterritorialisée et sans culture, sans États et sans force résiduelle en état de la freiner »[19]. Collovald met en parallèle le succès du vocable avec la disparition progressive des classes populaires dans les appareils et dans les discours des partis politiques et interprète l'usage croissant du mot « populisme » ou « populiste » comme l'expression d'une méfiance grandissante à l'égard des classes populaires et d'un penchant nouveau pour la démocratie capacitaire voire censitaire. Réécouter Le populisme peut-il être démocratique ? Dans son acception générale actuelle le mot populisme désigne une approche politique qui a tendance à opposer le peuple aux élites politiques, économiques ou médiatiques. (classement par ordre alphabétique des auteurs), type de discours et de courants politiques, prenant pour cible de ses critiques « les élites » et prônant le recours au « peuple », Considérez son contenu avec précaution et/ou, Typologie des mouvements populistes européens, « membre d'un parti prônant des thèses de type socialiste (en Russie) », « le populisme rural et petit-bourgeois voulut réincarner le peuple fondateur de la démocratie américaine », « louait cette « droite nationale, sociale et populaire » latino-américaine », « désigne un complexe d'idées, d'expériences et de pratiques qu'aucune typologie, si fouillée soit-elle, ne saurait épuiser », « le populisme est divers, d’où la difficulté d’en cerner les contours : son expression dépend du lieu où il est né, elle est liée à l’histoire du pays dans lequel il se développe. Centre de recherches interdisciplinaires sur le politique (CRIPOLIS) de l’Université Paris 7-Denis Diderot, Ivan Krastev, traduction de Michel Zlotowsky (France Culture, La Grande table, 30/05/17 ). C'est la manipulation du peuple dont se rend coupable l'homme politique qui relève du populisme[17]. Dans la continuité de cette analyse, la dénonciation des tendances populistes de certains courants d'opinion peut faire l'objet de plusieurs critiques. V. ouvriérisme A ex. [...] Le cœur du populisme, son essence, n’est pas la critique des élites – les leaders populistes sont d’ailleurs rarement issus du « peuple », bien au contraire –, mais le rejet du pluralisme de l’offre politique. Daniele Albertazzi et Duncan McDonnell définissent le populisme comme une idéologie « [qui] oppose un peuple vertueux et homogène à un ensemble d'élites et autres groupes d'intérêts particuliers de la société, accusés de priver (ou tenter de priver) le peuple souverain de ses droits, de ses biens, de son identité, et de sa liberté d'expression[15]. Dans La gauche et le peuple (2017), Jacques Julliard explique ainsi l'émergence du populisme : il existait en France, depuis la Révolution française, une alliance entre le peuple et la bourgeoisie qui a permis à la gauche de remporter la victoire dans les urnes et d'exercer le pouvoir. Sauf que, sans pluralisme politique, il n'y a pas de démocratie », « [qui] oppose un peuple vertueux et homogène à un ensemble d', Pour Vincent Coussedière, professeur de philosophie lui-même engagé dans le populisme, le mot appartient à la «, « combat pour la liberté et l'égalité mené au nom des vertus populaires », « critique des élites capitalistes avancées », « anonyme et impersonnelle, déterritorialisée et sans culture, sans États et sans force résiduelle en état de la freiner », « Parce qu'elle est susceptible de remettre en cause les choix des classes dirigeantes, la diabolisation du peuple par le populisme reste une nécessité », « est un obstacle à une analyse sérieuse des transformations de la politique, en Europe ou aux États-Unis », « c’est bien sûr un terme qui disqualifie les opinions et les individus » et « le populisme est devenu, dans le langage courant, le nom d’une dissidence qui peut se manifester dans des mouvements extérieurs [aux] partis politiques classiques ou à l’intérieur de ceux-ci », « ses raisons, et celles-ci sont fondées puisque, après tout, ce sont ces élites – partis de gauche et de droite confondus en Europe, Partis républicain et démocrate aux États-Unis – qui ont conduit, depuis plusieurs décennies, des politiques économiques ayant créé des inégalités sociales dans des proportions inédites depuis la fin de la seconde guerre mondiale », « le niveau moyen d’adhésion à ces thèses est très haut puisque 69 % des enquêtés se situent au moins au niveau 4 de l’indice. secondess. Historiquement, le populisme est un mouvement politique russe de la fin du XIXe siècle qui luttait contre le tsarisme en s'appuyant sur le peuple et en prônant la transformation des communautés agraires traditionnelles. Cependant la pertinence de l’utilisation du mot « populisme » et sa définition sont toujours sources de débats[1]. Le peuple retrouve des réflexes conservateurs en matière sociétale (refus du mariage homosexuel par exemple) et revendique avant tout un besoin de sécurité en matière économique et culturelle. En ce sens, le peuple du populisme est plutôt de gauche, et non de droite. Plus récemment, la victoire du candidat républicain Donald Trump à l'élection présidentielle de 2016 est considérée comme un triomphe du populisme aux États-Unis[34],[35]. © 2012 - CNRTL une conception du peuple (le peuple-Un) ; une théorie de la démocratie (préférence pour la démocratie directe, rejet des corps intermédiaires et domestication des institutions non élues, expression spontanée de la volonté générale) ; une modalité de la représentation (mise en avant d'un homme-peuple) ; une politique et une philosophie de l'économie (national-protectionnisme dans une vision souverainiste attentive à la sécurité de la population) ; un régime de passions et d'émotions (sentiment d'abandon, d'invisibilité, besoin d'un monde plus lisible comblé par des récits d'essence complotiste, volonté d'agir par le dégagisme), au Danemark, avec le Parti du progrès de Mogens Glistrup puis le, Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé «. Une lecture de l'histoire considère que le populisme a été le moteur de la guerre d'indépendance des États-Unis et a œuvré au façonnement des jeunes États-Unis ensuite[33]. Au contraire, la bourgeoisie progressiste s'émancipe des carcans imposés à la Libération pour affirmer ses valeurs d'autonomie et de mobilité. Combattu par la police, le mouvement se fragmenta ensuite en divers groupuscules « populistes », dont Narodnaïa Volia, qui se réclame ouvertement du terrorisme et qui finit par assassiner l'empereur Alexandre II en mars 1881. Réécouter Trump et la science : un dernier coup de grâce ? Une caricature de 1896 dans laquelle William Jennings Bryan, un fervent partisan du populisme, avale le symbole du Parti démocrate d'Amérique. Il est inconcevable, au pays de 1789, 1830, 1848, 1871 et 1936 », toutes révolutions politiques qui ne cherchaient guère à éliminer leurs élites bourgeoises. Cette analyse historique et sociologique qui vise à une critique des élites trouve un écho en France sous la plume de Christophe Guilluy qui écrit : « Parce qu'elle est susceptible de remettre en cause les choix des classes dirigeantes, la diabolisation du peuple par le populisme reste une nécessité »[21]. Si le populisme a pris des formes variées depuis le XIXe siècle, sa présence semble s’affirmer depuis la fin du XXe siècle dans le monde occidental, dans un contexte de mondialisation et de déplacements de populations. Dans son ouvrage sur le quinquennat Sarkozy[Note 5], le chercheur Damon Mayaffre montre comment une rhétorique selon lui populiste a pu triompher au plus haut sommet de l'État en France comme en Italie au début du XXIe siècle (référence au peuple, dénonciation des élites, discours sensationnalistes, culte du chef ou hyper-présidence). Une dose quotidienne de culture et de savoirs. Annie Collovald[Note 4] fait remarquer que le mot « populisme » connaît un nouveau succès depuis les années 1980, comme synonyme de « démagogie » ou d'« opportunisme politique », surtout lorsqu'il s'agit de mouvements d'opposition. 44, avenue de la Libération BP 30687 54063 Nancy Cedex - France Le boulangisme, ainsi que le poujadisme sont des mouvements populistes, tout comme l'est aujourd'hui le Front national en ce sens qu'il est, selon l'historien Michel Winock, « un mouvement protestataire contre les élites […] à commencer par les énarques, les intellectuels, les politiciens éloignés de la réalité populaire. », Pour Raphaël Liogier, « le populisme actuel, contrairement à celui qui a porté Hitler au pouvoir dans les années 1930, ne défend pas la race mais la culture occidentale. Le peuple, qui est mis en avant dans les mouvements historiques que j’ai analysés, n’est rien d’autre qu’une plèbe démocratique qui s’oppose aux élites. Si le terme « populisme » est péjoratif dans les années 2010 en politique[10], les politiques dites « populistes » peuvent être très différentes : différences gauche/droite[Note 2]. Populisme libéral. Exploité parfois par des partis activistes, ce courant de pensée politique peut prendre des aspects démagogiques en préconisant et/ou soutenant des solutions simplistes à divers problèmes sociaux, économiques et politiques. Avant les années 1990, les termes « populisme » et « populiste » pouvaient désigner divers courants politiques se référant au peuple, parmi lesquels le parti de centre droit ÖVP autrichien ou le SHP (tr) turc au centre gauche qu'on a tendance depuis à ne plus vouloir qualifier ainsi, leur préférant le label de « populaire »[Note 1]. Au XIXe siècle, l'Empire russe connaissait un mouvement politique qui visait à instaurer un système d'économie socialiste agraire, le mouvement des narodniki (gens du peuple, en russe). En outre, ce terme est abondamment utilisé comme disqualifiant, ce qui ne facilite pas sa compréhension. « populisme » en France, dans le sens politique courant encore au début du XXIe siècle, serait le fait de François Duprat[8] en 1975 : ce dernier, reprenant l'autodéfinition du Front National par Jean-Marie Le Pen, « louait cette « droite nationale, sociale et populaire » latino-américaine »[9]. Le populisme est dénoncé comme l'idéologie du «petit producteur» utopiste et réactionnaire, il nie la lutte de classes et substitue au matérialisme historique/dialectique une sociologie «subjectiviste» (Marxisme, 1982, p.704). De fait, il en appelle bien souvent le peuple suisse à voter contre les recommandations de vote du gouvernement. Le populisme a depuis cette époque souvent été identifié à l'extrême droite. Courant pictural et cinématographique qui s'attache à dépeindre la vie des milieux populaires. Selon le politologue Jean-Yves Camus et l'historien Nicolas Lebourg, le premier usage du mot En outre, ce terme est abondamment utilisé comme disqualifiant, ce qui ne facilite pas sa compréhension. Dans son acception générale actuelle le mot populisme désigne une approche politique qui a tendance à opposer le peuple aux élites politiques, économiques ou médiatiques. Tél. Pour les nonistes de gauche, si les chiffres s'élevaient à 85 % pour l'État-providence et 90 % pour le chômage, ils n'atteignaient « que » 45 % pour les immigrés et 42 % pour l'identité nationale[11], et entre populismes d'Europe et d'Amérique du Sud[10]. Pour comprendre le populisme, je suis retourné à l’histoire, à l’analyse du populisme russe du XIXème siècle, à celle du mouvement des fermiers ruinés aux Etats Unis et à celle des gouvernements nationaux populaires en Amérique latine. Ce rapprochement entre le peuple et la bourgeoisie s'opérait via l'idée de progrès, qui permettait à celle-ci d'entraîner le peuple dans son sillage. Tout mouvement, toute doctrine faisant appel exclusivement ou préférentiellement au peuple en tant qu'entité indifférenciée. Léon Lemonnier réutilise en 1929 le terme pour désigner une nouvelle école littéraire dont il a écrit le manifeste. ». Il s'agit toujours selon Jean-Yves Camus d'« un mouvement d'égoïsme qui se produit dans une société en bonne santé, mais qui refuse la société multiculturelle et le partage du gâteau »[30]. nécessaire]. Populisme Définition de populisme Etymologie: du latin populus, peuple. Replaçant le terme de populisme dans son historicité, en partant de sa première occurrence au XIXème pour décrire un courant socialiste tourné vers la paysannerie, narodnischestvo, et en passant par le "populism" appliqué au People’s Party, mouvement progressiste de fermiers étasuniens, il détache ce terme de tout jugement de valeur et tente de le faire parcourir le long chemin qui mène de la notion floue au concept rigoureux. L'historien-essayiste Emmanuel Todd remarquait déjà en 1998 que « le populisme est une catégorie absolument étrangère à la culture politique française. Le concept de « common decency » (morale commune), emprunté à George Orwell, et qui en appelle à une vie simple et honnête, témoigne plutôt d'une défiance envers la science et le progrès technique qui complexifient l'existence. "Le populisme pose la question de la _définition du peuple__. Réécouter Louanne et les motards contre le harcèlement scolaire, Louanne et les motards contre le harcèlement scolaire, Archive exceptionnelle : Léon Tolstoï sur Dieu, en 1909, Réécouter Réparer les sociétés divisées avec David Goodhart, Réparer les sociétés divisées avec David Goodhart, Aurélien Barrau : "Nos biens sont protégés par la loi, est-il acceptable que la vie ne le soit pas ?". (Federico Tarragoni). A partir du modèle latino-américain, un populisme institutionnalisé, théorisé notamment par Ernesto Laclau ou Chantal Mouffe et qui a servi de modèle à des mouvements comme Podemos en Espagne, il montre que le même type de populisme s’étend désormais en Europe, de Syriza à la France Insoumise, entre réussites potentielles et échecs patents. En réalité, le populisme vise une conception de la démocratie plus exigeante où le plus grand nombre est capable de juger des affaires publiques et se trouve ainsi responsabilisé[20]. Le populisme est le terme par lequel l'élite tente de stigmatiser et de discréditer le peuple et ses revendications. Il laisserait voir la mesure du « fossé séparant le peuple de la classe politique »[43]. Le rejet du populisme peut être une solution de facilité pour discréditer certaines revendications et aspirations des couches populaires. Ainsi, les idées ultranationalistes sont devenues courantes, portées notamment par les partis de droite comme Le Foyer juif, Shas, Judaïsme unifié de la Torah et Israel Beytenou. nécessaire]. On pouvait jadis décrier la culture judaïque, parce que c’était celle de la « race juive ». D'après Catherine Colliot-Thélène, qualifier un mouvement politique de « populiste » « est un obstacle à une analyse sérieuse des transformations de la politique, en Europe ou aux États-Unis », « c’est bien sûr un terme qui disqualifie les opinions et les individus » et « le populisme est devenu, dans le langage courant, le nom d’une dissidence qui peut se manifester dans des mouvements extérieurs [aux] partis politiques classiques ou à l’intérieur de ceux-ci », or la méfiance envers les partis traditionnels et les élites a « ses raisons, et celles-ci sont fondées puisque, après tout, ce sont ces élites – partis de gauche et de droite confondus en Europe, Partis républicain et démocrate aux États-Unis – qui ont conduit, depuis plusieurs décennies, des politiques économiques ayant créé des inégalités sociales dans des proportions inédites depuis la fin de la seconde guerre mondiale »[22]. L'un des candidats à la primaire démocrate visant la même élection, Bernie Sanders, est lui aussi parfois vu comme l'incarnation d'un populisme de gauche[36],[37]. Pour Jean-Pierre Rioux, le populisme désigne l'instrumentalisation de l'opinion du peuple par des partis et des personnalités politiques qui s'en prétendent le porte-parole alors qu'ils appartiennent le plus souvent aux classes sociales supérieures[16]. Avec Federico Tarragoni, sociologue, qui publie "L'esprit démocratique du populisme" (La Découverte, 2019). À venir dansDans Jean-Claude Michéa dans sa préface à La Révolte des élites et la trahison de la démocratie de Christopher Lasch donne un sens noble au populisme entendu au sens historique du terme comme un « combat pour la liberté et l'égalité mené au nom des vertus populaires ». La crise du progrès se traduit par un divorce croissant entre le peuple et la bourgeoisie, qui ne trouvent plus de terrain commun. Réécouter L'État américain de la Géorgie pourrait faire entrer Joe Biden à la Maison Blanche, L'État américain de la Géorgie pourrait faire entrer Joe Biden à la Maison Blanche, Réécouter Mafias : des sociétés contre l'État (3/3) : Yakuzas : la fin de l’âge d’or, Mafias : des sociétés contre l'État (3/3) : Yakuzas : la fin de l’âge d’or. Le populisme, produit d'une crise de la mondialisation. C'est un national-populisme […] en ce sens qu'il est aussi un mouvement identitaire, nationaliste, protectionniste, xénophobe, islamophobe, antieuropéen », « le populisme est une catégorie absolument étrangère à la culture politique française. En 2020, Pierre Rosanvallon expose cinq éléments, à ses yeux constitutifs du populisme : Mark Leonard, cofondateur et directeur du Conseil européen des relations étrangères (ECFR), un think tank basé à Londres, présente une typologie des principaux mouvements populistes en Europe qui sont « nationalistes anti-européens »[25] : L'expression « populisme de prospérité » est utilisée par le chercheur Jean-Yves Camus de l'Institut de relations internationales et stratégiques pour qualifier les mouvements politiques populistes qui ont émergé dans les pays scandinaves[27] à partir des années 1970[28] et ensuite dans d'autres régions prospères d'Europe « lorsque ceux qui possèdent une part plus ou moins importante de la richesse refusent de la partager, développent des valeurs fondamentalement inégalitaires, xénophobes et ultranationalistes »[29]. Or c’est bien ce qui motive notre invité, Federico Tarragoni, qui dirige actuellement le Centre de recherches interdisciplinaires sur le politique (CRIPOLIS) de l’Université Paris 7-Denis Diderot. Pour Vincent Coussedière, professeur de philosophie lui-même engagé dans le populisme, le mot appartient à la « novlangue » et est un « poncif ». "Premièrement, tous les autres partis sont illégitimes, corrompus, ‘tous pourris'. Il dérive du mot « populiste » auquel le larousse mensuel illustré donnait le sens de « membre d'un parti prônant des thèses de type socialiste (en Russie) »[4]. À l'inverse, parce qu’on ne peut plus être ouvertement raciste, si l’on veut dénigrer des Maghrébins, ce sera sous couvert de rejeter, non pas une race, mais une culture incompatible avec la « nôtre »[40]. : +33 3 83 96 21 76 - Fax : +33 3 83 97 24 56. Le populisme est le thème dominant de l'intelligentsia russe jusqu'à la révolution de 1917. Les élites emploient le terme de « populisme » pour dissimuler les critiques qui leur sont adressées. Dès lors, la bourgeoisie progressiste ne recherche plus le soutien des couches populaires, et celles-ci se trouvent livrées à elles-mêmes[Note 3]. En Suisse, l'UDC (Union démocratique du centre, Schweizerische Volkspartei : Parti suisse du peuple en allemand) est parfois considéré comme un parti populiste par ses adversaires et dans les médias[49],[50]. En Israël, l'entrée sur la scène politique de Benyamin Netanyahou depuis la fin des années 1990 marque le début d'un populisme israélien, certains journaux allant jusque qualifier le Premier Ministre israélien de "pionnier d'un populisme post-moderne" [45]. Le rapprochement fréquent de ce mot avec les termes « extrême droite » et « nationalisme » serait peu précis et non dénué d'ambiguïtés. Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, « le populisme, c'est l'échec des élites »[44]. Le vaccin de la grippe est-il efficace contre le Covid-19 ? Parmi ces derniers, l'Europe suscitait en 2005 les peurs d'une moindre protection sociale (76 %), d'une montée du chômage (86 %), d'un afflux d'immigrés (76 %) et d'une perte d'identité nationale (72 %). On peut ensuite « dichotomiser » cet indice, ce qui permet de simplifier les calculs en distinguant les 55 % ayant un niveau élevé de populisme des 45 % ayant un niveau de populisme faible ou modéré », « lorsque ceux qui possèdent une part plus ou moins importante de la richesse refusent de la partager, développent des valeurs fondamentalement inégalitaires, xénophobes et ultranationalistes », « un mouvement d'égoïsme qui se produit dans une société en bonne santé, mais qui refuse la société multiculturelle et le partage du gâteau », « un mouvement protestataire contre les élites […] à commencer par les énarques, les intellectuels, les politiciens éloignés de la réalité populaire. Il réfute « l'extrémisation à tout va de mouvements qui n'ont rien d'extrême » et met en doute le caractère seulement « protestataire » que l'on se plait à appliquer à ces mouvements et que les médias opposent de manière factice à des « partis de gouvernement » alors même que ces mouvements peuvent se trouver au pouvoir dans certains pays[18]. D’où un paradoxe : alors que tout le monde semble savoir ce que recouvre ce sens de populisme, chacun est conscient que sa définition ne fait pas consensus. Mais le populisme a eu tendance à se localiser à l'extrême droite, avec l'ère des masses et de la démocratie parlementaire. Partant de là, j’ai mis le populisme à l’épreuve de la démocratie. Pour le politiste Stéphane François, « le populisme est divers, d’où la difficulté d’en cerner les contours : son expression dépend du lieu où il est né, elle est liée à l’histoire du pays dans lequel il se développe. (Federico Tarragoni). Le gouvernement Netanyahou IV est souvent décrit comme « le plus à droite de l'histoire du pays »[47], Pour la sociologue israélienne Eva Illouz, Netanyahou partage avec Donald Trump aux États-Unis une idéologie commune, ils "gouvernent en démagogues-populistes, prospèrent sur le ressentiment des laissés-pour-compte et promettent une nation forte et agressive. Dans son enquête électorale française, le Centre de recherches politiques de Sciences Po utilise cinq questions pour mesurer le degré de populisme des enquêtés, constituant ainsi une « échelle d’attitude (alpha de Cronbach = 0,685) » : À l'occasion de l'élection présidentielle française de 2017, le chercheur Luc Rouban relève que « le niveau moyen d’adhésion à ces thèses est très haut puisque 69 % des enquêtés se situent au moins au niveau 4 de l’indice. Le mot populisme est fréquemment utilisé dans un sens péjoratif, notamment pour discréditer les adversaires politiques en effectuant un rapprochement avec la naissance des fascismes dans les années 1920. [...] Le cœur du populisme, son essence, n’est pas la critique des élites – les leaders populistes sont d’ailleurs rarement issus du « peuple », bien au contraire –, mais le rejet du pluralisme de l’offre politique. En 2005, cinq anciens cadres du Front national et du Mouvement national républicain fondent le Parti populiste[41]. les députés à l’Assemblée nationale devraient suivre la volonté du peuple ; les décisions politiques les plus importantes devraient être prises par le peuple et non par les hommes politiques ; les différences politiques entre les citoyens ordinaires et les élites sont plus importantes que les différences entre citoyens ; je préférerais être représenté par un citoyen ordinaire plutôt que par un politicien professionnel ; les hommes politiques parlent trop et n’agissent pas assez. Il renvoie principalement aux gouvernements de Hipólito Yrigoyen (1916-1922) et de Juan Perón en Argentine de 1946 à 1955, de Getúlio Vargas au Brésil de 1930 à 1945, et dans une moindre mesure au gouvernement Cárdenas au Mexique[réf. La dernière modification de cette page a été faite le 6 novembre 2020 à 09:49. Christopher Lasch analyse la sécession des élites d'avec le mode de vie simple et rustique des gens ordinaires et le besoin des élites d'imposer des normes de vivre ensemble pour mieux s'en exempter elle-même et vivre en marge du plus grand nombre. L'extrême gauche, elle, était ouvriériste, tandis que l'extrême droite tendait au populisme, sans distinction de classe »[42]. Trump et la science : un dernier coup de grâce ? On peut ensuite « dichotomiser » cet indice, ce qui permet de simplifier les calculs en distinguant les 55 % ayant un niveau élevé de populisme des 45 % ayant un niveau de populisme faible ou modéré »[23]. Le mot désigne une confiance dans le peuple, que l'on rencontre dans les discours de Robespierre ou les écrits de Michelet. C'est un national-populisme […] en ce sens qu'il est aussi un mouvement identitaire, nationaliste, protectionniste, xénophobe, islamophobe, antieuropéen »[38]. Le rapport au peuple des populistes n’est pas toujours le même : l’ethnopopulisme d'Orban par exemple au nom d’une volonté de préservation, le demos, à travers la question du suffrage, la plebs : les pauvres contre les riches._" Olivier Dard Pour lui, le progrès a intrinsèquement des limites, et n'est pas forcément le moteur qui améliore le sort des couches populaires. École littéraire qui décrit avec réalisme, dans des romans, la vie des milieux populaires. Christoph Blocher, un leader de ce parti se caractérise par des « discours grandiloquents, des idées simples, une xénophobie assumée, un marketing agressif… » (d'après le quotidien Le Monde), déclarant que « le Front National est de gauche »[51], l'UDC ayant une ligne économique libérale contrairement au Front National. Son utilisation pléthorique fonctionnerait « comme une idéologie paresseuse, par laquelle les élites politiques et intellectuelles cherchent à éviter le défi qui leur est posé: reconstruire une véritable offre politique »[18]. Les dirigeants contestataires non occidentaux sont encore unis - pour la plupart - par un même rejet d'un Occi Des Boliviens défendent le bilan du Président Morales en Bolivie, qui a notamment défendu les indigènes ("Bolivie, les années Evo", France 24, 11 OCT 19). Deuxièmement, les citoyens qui ne les soutiennent pas politiquement n'appartiennent pas à ce ‘peuple vrai'". Hongrie, Pologne, Autriche… Populisme : poussée de fièvre ou tendance lourde ? L'accusation de « populisme » est un paravent commode utilisé par les classes dirigeantes pour se prémunir des critiques. Le philosophe Jean-Claude Michéa a une opinion différente sur la question. Tous deux accusent leurs adversaires d’être des traîtres à la nation, et n’ont aucun problème à inciter à la haine politique et raciale."[48]. Le terme de populisme est aujourd'hui surtout utilisé pour qualifier certains régimes en Amérique latine. Le populisme n'est rien d'autre que l'effort des gens simples pour échapper à l'emprise croissante des experts sur l'organisation de leur vie. En 2020, le Parti travailliste israélien ne représente plus que 5 sièges sur 120 à la Knesset. Sauf que, sans pluralisme politique, il n'y a pas de démocratie »[12]. [non neutre]. À l'inverse, parce qu’on ne peut plus être ouvertement raciste, si l’on veut dénigrer des Maghrébins, ce sera sous couvert de rejeter, non pas une race, mais une culture incompatible avec la « nôtre », « le populisme n'est pas spécifiquement d'extrême droite. Le populisme est apparu avec les démocraties modernes mais il semble avoir connu selon certains historiens une première existence sous la République romaine[13],[14]. Pour Pierre Birnbaum, auteur de l'ouvrage Genèse du populisme[Note 6], celui-ci consiste à opposer les gros aux petits, la finance cosmopolite au bon peuple. Il est inconcevable, au pays de, « Ce qui est dénoncé, conclut Todd, c'est donc tout simplement le peuple et son droit à sʼexprimer, par le vote, la grève ou la manifestation, « le populisme actuel, contrairement à celui qui a porté Hitler au pouvoir dans les années 1930, ne défend pas la race mais la culture occidentale. Dès lors, le populisme ne témoigne pas d'un divorce entre le peuple et l'élite, qui pourrait se résorber, mais d'une situation normale dans laquelle le peuple affirme ses propres valeurs et sa résistance à l'oligarchie. Retour sur le moment populiste que nous traversons et sur les sources de ce concept de "populisme", utilisé à tort, pour tenter de le redéfinir. Cette « critique des élites capitalistes avancées » est reprise par le philosophe italien Diego Fusaro, qui forge à cette fin le concept de « globocratie ». Ainsi, "l'essence du populisme, c'est l'anti-pluralisme", explique le politologue allemand Jan-Werner Müller. Le mot désigne une confiance dans le peuple, que l'on rencontre dans les discours de Robespierre ou les écrits de Michelet.
Mystic Light Game Sync, Fête De La Musique Marcq-en-baroeul 2020, Calendrier Bundesliga 2020 2021, Commentaire Composé L'assommoir, D' Ou Proviennent Les Ressources De La Métropole Rouen Normandie, Laine En Anglais Minecraft, Groupe Manchester United Leicester, Les Plus Beaux Marchés Du Nord, Alba Restaurant Rouen, Paris Honfleur, La Servante écarlate Saison 3 Spoiler, La Table Des Lys étoile, Match Ce Soir Tf1 Score, Akim : Signification Arabe, Www Seine-maritime Fr, Mélangeur De Lettres Prénom, Heure Ensoleillement Par Ville, Bts Photo Concept Map Of The Soul: 7, Toulouse Plage 2018, Les Choses Simples Auteur, Open Data Nantes, Dons à Des Organismes D'aide Aux Personnes En Difficulté Liste, La Casa De Papel Saison 3 Résumé, Sortons Rouen, Paris Rouen Voiture Durée, Medhi Signification, Stranger Things Saison 5, Bundesliga 2009, Guyancourt Code Postal, Legay Sauvage Immobilier Grand-quevilly, Hamburger Sv, Meteociel Cap-ferret, Francis Cabrel Jeune, Meteo En Direct Les Sables D'olonne, Fleurs Captives Film Complet En Français Streaming, Soutien-gorge Sur Mesure, Meilleur Groupe Kpop Masculin, Code Promo Top Achat, Hotel Le Saint-yves Le Tréport, Débarquement Normandie Nombre De Soldat Mort, Louboutin Heels Price, Code Postal 34, Code Postal Du Lot-et-garonne, Abonnement Stade Rennais, Not Today Imagine Dragons, Chelsea Liverpool, Contacter Carrefour Tourville-la-rivière, Francis Cabrel Albums, Yamina Hébreu, Emploi Chu Liège, Préfecture Renouvellement Titre De Séjour Rendez-vous,